Se réclamant d’une minorité au sein de l’islam chiite, le zaydisme, ils ont su capitaliser sur la fragmentation de l’État yéménite suite à la destitution en 2012 de l’ancien président de la République, Ali Abdallah Saleh, afin de s’emparer d’un territoire constituant environ 30 % de la superficie totale du pays. Les concepts cardinaux de l’ennemi – extérieur comme intérieur – de la guidance par les populations hachémites (les descendants du prophète) et de la culture coranique sont donc mobilisés dans l’optique de légitimer Ansar Allah comme entité de gouvernance et de résistance. Dans son slogan provocateur de 2002 « Dieu est grand, mort à l’Amérique, mort à Israël, maudits soient les Juifs, victoire à l’islam » (Allāhu akbar, al-mawt li amrīkā, al-mawt li isrā’īl, al-la’na ‘alā al-yahūd, al-naṣr li al-islām), Hussein al-Houthi appelait déjà à la mort de l’Amérique et d’Israël, mais le contexte de guerre a fait émerger un troisième antagoniste : les États arabes membres de la coalition qui affronte les Houthis depuis 2015, soit en premier lieu l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Author: Jules Grange Gastinel, Doctorant du CNRS, rattaché à l’Université d'Aix-Marseille, affilié au Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales (CEDEJ) et à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM), Aix-Marseille Université (AMU)
Published at: 2025-05-12 13:54:33
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