Les grandes infrastructures représentent une part significative des quelque 600 milliards de dollars investis au total par les secteurs public et privé chinois : un mégaport à Chancay au Pérou, des lignes à haute tension en Amazonie, une autoroute traversant d'est en ouest la Jamaïque, etc. D'aucuns ont reproché à la Chine de chercher aussi, voire surtout son intérêt en construisant, par exemple, des routes et des ports qui facilitent l'acheminement des richesses naturelles qu'elle exploite abondamment en Amérique latine. En développant les voies de communication, la Chine contribue, certes, à la modernisation des pays bénéficiaires, mais elle facilite aussi son propre accès à des ressources stratégiques, des gisements de niobium brésilien (90 % des réserves mondiales connues) au "triangle du lithium" que forment l'Argentine, le Chili et la Bolivie. L'assemblée générale de l'Organisation des États américains, le mois prochain, à Antigua-et-Barbuda, puis le sommet des Brics à Rio de Janeiro, en juillet, seront autant d'occasions pour la diplomatie chinoise de marquer des points supplémentaires en défendant un front commun contre l'Amérique de Trump et ses sanctions douanières.
Author: Philippe Paquet
Published at: 2025-05-13 16:22:33
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