L’homoparentalité est au cœur du quotidien d’un couple de femmes dans Des preuves d’amour, d’Alice Douard (Semaine de la critique), tandis que le rejet de sa classe sociale par le jeune héros de Enzo, de Laurent Cantet et Robin Campillo, s’incarne dans un désir passionné pour un ouvrier (Quinzaine des cinéastes). Ne disant rien, il est vrai, des difficultés de production rencontrées en chemin, cette diversité témoigne, en tout cas, d’une avancée : la possibilité, pour les cinéastes, de choisir de traiter des questions LGBT au prisme de la singularité ou de la banalisation (voire les deux), sous l’angle de la douleur ou de la joie. Guettées par une douce mais solide dépression, comme l’héroïne de L’aventura, de Sophie Letourneur (interprétée par la réalisatrice elle-même), présenté à l’Acid, littéralement dévorée vivante par l’énergie de son garnement de 3 ans, ou rendues ivres de doulour et de vengeance par la perte d’un fils, comme dans Woman and Child, de l’Iranien Saeed Roustaee (en compétition), ces mères, toutes mal (ou pas du tout) soutenues par les hommes, sont toujours plus cruellement jugées que ces derniers.
Author: Laurent Rigoulet,
Published at: 2025-05-25 12:36:00
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