Les dialogues sont comiques et les phrases tonitruantes du père comme celles, réservées et prudes, de la mère émanent de corps bien vivants que leurs préjugés n’empêchent pas d’être des antifascistes convaincus et actifs. Les événements tragiques qui se profilent, et qui culminent avec l’assassinat sous la torture du mari de Natalia, Leone Ginzburg, par la Gestapo, à Rome, en février 1944, paraissent étouffés par le lexique familier et rassurant qui définit la famille. S’il n’en est rien, c’est qu’elle fait de cette proximité une force littéraire : chaque écrit participe ainsi du lien avec le monde que nous ne cessons de créer avec la langue et contribue à le rendre plus nécessaire.
Author: Tiphaine Samoyault
Published at: 2025-11-13 18:00:06
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