Il devient ainsi possible en quelques clics de comparer, par exemple, les positionnements diplomatiques de la Chine et des États-Unis, de projeter géographiquement la répartition des votes, d’isoler les résolutions consacrées au conflit israélo-palestinien ou encore de corréler les suffrages des États à leur appartenance à des alliances militaires, diplomatiques ou commerciales. En effet, la numérisation brute des documents ignore qu’un même État peut changer de nom (la République du Dahomey devient la République populaire du Bénin en 1975), qu’un même nom peut se référer à deux États (République fédérale socialiste de Yougoslavie, dont le siège s’éteint en 1992, et République fédérale de Yougoslavie, qui rejoint les Nations unies en novembre 2000 avec les mêmes identifiants pour l’enregistrement des votes — YUG) ou que deux États peuvent occuper successivement le même siège (celui de la Fédération de Russie continue celui de l’URSS). Faute de quoi, par exemple, une expérience comme celle de l’union de l’Égypte et de la Syrie au sein de la République arabe unie en septembre 1958 se serait perdue dans le chaos des identifiants (celui de l’Égypte, EGY, continue d’être utilisé, mais avec le nom République arabe unie jusqu’au 28 septembre 1961, date à laquelle celui de la Syrie se réactive, cependant que l’Égypte garde le nom de République arabe unie jusqu’en décembre 1970).
Author: Suzy Gaidoz & Pierre Rimbert
Published at: 2025-12-13 18:21:46
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