Le chef du gouvernement a aussi ajouté que "la démocratie n'est pas tombée du ciel, elle fut le fruit de la lutte des Espagnols et des Espagnoles", sans doute en réponse à la volonté de Juan Carlos de rappeler, dans son ouvrage écrit à Abu Dhabi où il réside désormais, qu'il a été l'incarnation de la transition démocratique et le rouage principal de la dynamique d'émancipation politique de son pays. Alors qu'il n'a officiellement plus droit au chapitre, le monarque déchu revient sur les réussites d'une Espagne conquérante – l'accélération du développement de l'économie du tourisme, le traité d'adhésion à la Communauté européenne en 1985, les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, le premier TGV entre Madrid et Séville et l'Exposition universelle de Séville la même année et même la Movida, "une vague culturelle, hédoniste et affranchie"… Malgré ces bons résultats qui placent l'Espagne sur le devant la scène internationale, l'image du souverain moderne et amical ne tiendra pas, abimée par des controverses à répétition qui finiront par créer un mouvement de rejet au sein de la population. Une grave erreur", note le souverain qui, à quatre-vingt-sept ans, se plaignant de la solitude et de l'éloignement, après une vie de privilèges, écrit pour tenter de récupérer le contrôle de son histoire – c'est ainsi qu'il justifie son geste, de provoquer le dialogue avec son fils dont il se demande où sont passé "sa tendresse, sa compassion" et tendre la main au peuple espagnol qui a lui a tourné le dos.
Author: Sébastien Ministru
Published at: 2025-11-22 06:04:21
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