En mars dernier, la rupture du cessez-le-feu par Israël et son blocus de l’aide humanitaire le montraient déjà : le gouvernement Nétanyahou semble avoir perdu le peu de raison qui lui restait, engendrant une dévastation sans fin pour les Gazaouis — tandis qu’en Cisjordanie les crimes des colons se multiplient en toute impunité. Dans sa majorité, la société israélienne sera longtemps restée sourde aux souffrances des Gazaouis, envahie par sa propre douleur, par son désir immense de voir libérer les otages, et par la peur existentielle qui l’a saisie le 7 Octobre — les massacres de ce jour-là resteront historiques non seulement par leur ampleur, mais parce qu’ils montrèrent la vulnérabilité d’un État conçu, avant même sa création, comme un refuge. En publiant la vidéo d’un otage squelettique en train de creuser le sol comme s’il creusait sa propre tombe, le Hamas savait d’ailleurs très bien ce qu’il faisait : il bouleversait l’opinion israélienne, donnant un nouvel argument à un Nétanyahou, fort doué pour instrumentaliser le sort de ces otages — même si les faits ont prouvé qu’il ne s’en soucie guère, nombre d’entre eux étaient des militants pacifiques de gauche.
Author: Valérie Lehoux
Published at: 2025-08-12 11:01:58
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