Très vite, "La Misère du monde de Pierre Bourdieu devient l’évangile de la dénonciation des élites", et il est de bon ton, dans l’intelligentsia parisienne, de s’indigner de la fin de l’ascenseur social et de l’inaction de l’État face à de telles injustices. De la "révolution giscardienne sur les prestations sociales" (mise en place de l’allocation parent isolé, premières aides à la garde des enfants, revalorisation de 60 % du minimum vieillesse, création de l’allocation pour les adultes handicapés, de l’allocation de rentrée scolaire et de l’allocation supplémentaire d’attente, etc.) aux 35 heures payées 39 du gouvernement Jospin de 1997 en passant par le RMI (revenu minimum d’insertion) de Michel Rocard, les gouvernements successifs ont soigneusement entretenu le rêve de la "protection sociale infinie". Alors que le professeur à la Sorbonne Gabriel Lattanzio expliquait qu’il pourrait être juste, pour faire face à la réalité démographique et aux difficultés budgétaires de notre pays, que les retraités fassent un effort de 0,3 % de leurs pensions – soit six euros pour une retraite de 2 000 euros par mois -, Josiane, une retraitée, a laissé éclater sa colère sur le plateau : "arrêtez de prendre nos retraites, moi j’en ai marre, je voudrais la guerre !
Author: Baptiste Gauthey
Published at: 2025-11-19 15:00:00
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