Ukraine : la guerre cognitive russe

Ukraine : la guerre cognitive russe


Ces mesures, après la chute de l’URSS, ont fait l’objet de diverses évolutions ; l’invasion massive de l’Ukraine entamée en février 2022 a été l’occasion d’une mise à jour des approches, mais aussi des processus et des modes de gouvernance de cet aspect de la confrontation avec l’Occident. La volonté russe de nier l’existence de l’Ukraine répond donc à des considérations multiples : imposer un choix de société que l’on présentera aux opinions des pays africains mais aussi du Moyen-Orient comme étant plus séduisant que le modèle occidental et européen ; participer à changer les règles du droit international ; et réaliser une projection de puissance en s’appuyant sur la force militaire, ce qui permettra de faire oublier que la Russie aura buté sur l’invasion de l’Ukraine pendant – au moins – plus de trois ans. Plus récemment, la notion de « guerre cognitive » a refait surface pour décrire les nouvelles modalités de la conflictualité moderne, mêlant guerre traditionnelle et actions informationnelles mais aussi économiques visant à affaiblir un adversaire pendant, et même avant le déclenchement de l’affrontement cinétique – ce qui ne va pas sans rappeler le fameux Art de la guerre, de Sun Tzu, qui affirmait qu’il était possible de gagner le combat avant même de le mener.

Author: Christine Dugoin-Clément, Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris - Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School


Published at: 2025-07-16 15:58:34

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