Rafales de mitraillettes, chairs déchiquetées, craquement des os, odeur du sang : lorsque le théâtre adopte le visage de la guerre, il n’a besoin ni d’images ni de sons. En adaptant et en mettant en scène La guerre n’a pas un visage de femme, de Svetlana Alexievitch (Presses de la Renaissance, 2004), la directrice du Théâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis livre un de ces uppercuts salutaires dont le public ressort sonné, mais grandi. Lauréate du prix Nobel de littérature 2015 pour l’ensemble de son « œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque », elle a, dès 1975, tendu son micro aux femmes russes parties combattre l’ennemi nazi lors de la seconde guerre mondiale.
Author: Joëlle Gayot
Published at: 2025-05-31 15:00:23
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