Julia Sintzen a reçu de sa famille maternelle hollandaise (limbourgeoise de Maastricht) une langue en héritage et, à travers elle, des histoires troubles liées à la guerre en Europe et en Indonésie. Ainsi, Julia Sintzen s'attarde sur un "roncier", un buisson d'épines dans lequel les oiseaux parfois se coincent, Le roncier devient l'image de la vie de Wim et Rinske : "Le roncier se déploie en surface, mais sous la terre aussi, ses racines tapissent les profondeurs et elles ne cessent de pousser pour s'étendre, les tiges éclaireuses en surface font des radicelles de toutes parts, dès qu'elles touchent le sol elles prennent racine, le roncier a pied de tous côtés. Wim essaye de se souvenir, il a une vague idée, mais il ne peut pas entendre sa voix comme il peut voir son visage, c'est brouillé, inarticulé, et en même temps, il le sait, s'il l'entendait pour de vrai, il la reconnaîtrait entre mille, il essaye de coller sa voix sur des mots, l'imaginer dire quelque chose, des choses qu'elle a dites, c'est obligé, des choses qu'elle lui a répétées, Enlève tes chaussures, des mots tendres, Kling houmelvot, mais ça ne marche pas, la voix est trop loin, le visage silencieux."
Author: Guy Duplat
Published at: 2025-11-16 14:14:32
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