Très vite, ces milices tribales nomades, même si elles sont dépourvues de chars lourds et d’aviation, apparaissent comme plus combatives, remportent de nombreux succès et s’emparent d’une bonne partie de la capitale, Khartoum, contraignant le gouvernement à se réfugier dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge. S’installer au Soudan permettra également à l’influence russe de s’inscrire dans une continuité territoriale stratégique en plein cœur de l’Afrique : partie orientale de la Libye contrôlée par Haftar, Centrafrique (pays entièrement sous la coupe de la Russie), Soudan. Il serait donc grand temps de s’intéresser à cette guerre oubliée, qui, en plus de plonger la population soudanaise dans l’horreur, pourrait avoir bien des conséquences sur les pays voisins, à commencer par la Libye, le Tchad et le Soudan du Sud (lui-même déchiré par une guerre civile entre deux ethnies – les Nuers et les Dinkas – depuis son indépendance en 2011) et changer les équilibres en mer Rouge, zone stratégique de première importance.
Author: Jean-Loup Bonnamy
Published at: 2025-04-08 16:00:00
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