À l'heure où le « droit de l'hommisme » a pris une connotation négative chez ceux qui envisagent les droits humains comme une entrave à la souveraineté des États et un obstacle les empêchant de lutter contre les périls qui les menacent, les droits de l'homme peuvent-ils encore constituer un levier en faveur de la justice sociale ? Les droits, c'est-à-dire la pratique de la protection effective des individus par les droits, se seraient centrés sur la protection contre les violences offerte par les droits civils et politiques, au détriment de la lutte contre cette autre forme de violence qu'est l'exploitation par le marché capitaliste, qui prive les individus de leur dignité et les peuples de la possibilité de rester maîtres de leurs ressources et de l'usage qu'ils pourraient en faire. Aujourd'hui, alors que le néolibéralisme lui-même est en crise, que des formes de dérégulations inédites modifient la géopolitique globale, des échanges commerciaux à la guerre, les droits humains permettent-ils de lutter contre les situations de pauvreté massive, de garantir l'accès aux soins, à l'éducation, à des conditions de travail dignes ?
Author: Baudouin Eschapasse
Published at: 2025-08-31 13:00:00
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