Manipulations en ligne, formations militaires… Les méthodes discrètes de l’Adit, le "champion français du soft power"

Manipulations en ligne, formations militaires… Les méthodes discrètes de l’Adit, le "champion français du soft power"


En 2018, elle a racheté Geos, une société spécialisée dans la sécurisation de lieux sensibles ; en 2020, Eurotradia, spécialiste des grands contrats, et ESL, pépite du lobbying ; en 2021, elle acquiert Stratinfo, un cabinet d’intelligence économique, et l’agence d’influence Rivington en 2023 ; en 2024, Antidox, expert de la communication digitale, et surtout DCI, une société militaire formatrice de nombreuses forces étrangères, dont la brigade Anne de Kiev, de l’armée ukrainienne. Dans une ordonnance du 3 juillet 2024, la cour d’appel de Paris revient sur un contrat à "plus de 1 million d’euros" passé entre Casino et Antidox de 2018 à 2021, ayant pour objet, disent les juges, d’"utiliser, sans dévoiler son identité au public, ­différents moyens de communication et médias, pour contenir les informations négatives à l’égard du groupe, pour diffuser des informations et des rumeurs favorables à la société", notamment via des "comptes anonymes sur plusieurs réseaux". Sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), on découvre que la société plaide la cause d’Air France, de La Poste, mais aussi d’entreprises plus inattendues, comme Azura, un producteur marocain de tomates visé par la FNSEA en 2024 pour sa "concurrence déloyale" (ce que le groupe conteste), Alibaba.com, le géant de l’e-commerce chinois, Coca-Cola ou le lobby des pesticides Phyteis.

Author: Etienne Girard, Alexandra Saviana


Published at: 2025-04-16 15:00:00

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