L’augmentation de ces tarifs sera en fait bien plus importante si l’on considère que 34 pays du continent bénéficient d’un accès privilégié (zéro tarif sur une vaste quantité de biens) au marché des États-Unis via l’AGOA, et que 35 pays profitent du Système généralisé des préférences (SGP) des États-Unis, résultant en un tarif moyen pour les exportations africaines de 1,3 % : les hausses seront donc encore plus conséquentes, que ce soit sous le scénario universal ou sous le scénario reciprocal tariff. Le contexte actuel de guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis entraîne un risque de ralentissement de la demande pour les matières premières africaines de la part de la Chine (les prix de référence des métaux ont chuté brutalement au début du mois d’avril) et une volatilité accrue des prix des matières premières, ce qui affectera les recettes d’exportation des pays africains. Avant ce conflit commercial, le ralentissement de la croissance économique et l’offre abondante de pétrole depuis 2024 avaient déjà provoqué une chute des prix mondiaux des matières premières, avec un recul dans les prévisions de 12 % en 2025 puis de 5 % en 2026, marquant la fin de l’envolée des prix liée à la reprise économique après la crise Covid et l’invasion russe de l’Ukraine.
Author: Julien Gourdon, Economiste, Agence Française de Développement (AFD), Simon Azuelos, Analyste Afrique, Agence Française de Développement (AFD)
Published at: 2025-05-26 14:53:40
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