L’écrivaine, qui est enseignante à l’université de Californie à Los Angeles, prend position sur ce qu’on pourrait nommer « l’éditorialement correct » pour tenter de sortir d’un malaise dans la culture qui se serait structuré autour de deux pôles : la volonté, d’un côté, de réécrire certains textes connus pour les purger du racisme et du sexisme qu’ils peuvent contenir, la tentation, de l’autre, de se lancer dans une surenchère de contextualisation. Sous-titré Ré(écrire), sensibiliser, contextualiser, l’essai de Laure Murat a la spécificité de porter un regard croisé sur les deux côtés de l’Atlantique permettant d’observer concrètement les guerres culturelles en cours, les accusations de censure, de « wokisme » ou de puritanisme (voir aussi son entretien avec Edwy Plenel dans « L’échappée »). Ainsi que l’écrit Jakuta Alikavazovic dans sa préface, « les ressemblances sont si fortes entre Sophie Blind, le personnage, et Susan Taubes, l’autrice, que la critique a été tentée de rabattre ces deux figures l’une sur l’autre, renonçant à tout ce qui fait l’originalité d’une œuvre littéraire ambitieuse et parfaitement singulière : la friction, le jeu, les incertitudes et les débordements ».
Author: Joseph Confavreux
Published at: 2025-06-08 10:04:38
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