Les petites armées du Christ disparaissent lentement, laissant la place au ventre-bouche de l’humain qui grossit et devient un gouffre aveugle et sans fond, aspirant tout sur son passage, un néant déchaîné qui se goinfre de tout pour tenter de remplir ce rien, cette vie pure, qui ne demande qu’à être écouté, cette petite parole en nous, cette petite voix féminine, la voix amicale et douce de notre cœur qui nous souffle depuis toujours : « Attends, regarde, ressens, respire ce rien dans la lumière, ce rien dans le son des étoiles, ce rien dans le mouvement de l’herbe qui ondoie, nourris-toi du passage de l’oiseau qui fend le ciel, nourris-toi du rire d’un enfant qui naît d’un rien, nourris-toi d’un frisson de vent qui caresse ta joue pour rien, nourris-toi d’un éclat de lumière sur l’eau qui éclabousse tes yeux sans aucune raison, nourris-toi du calme d’un lac qui n’a rien à dire, de la présence d’une forêt qui semble ne pas te voir, du miaulement d’un chaton qui appelle sa mère, de la charmante cacophonie d’un arbre remplis d’oiseaux fêtant l’été, du grondement profond de l’océan sans âge, nourris-toi du parfum d’une fleur qui se cache pour mieux te surprendre, nourris toi de la beauté d’une fleur qui n’a rien à t’apprendre, que la simple joie d’être le témoin de la vie, nourris toi de la joie d’être le spectateur du ciel qui t’offre ses plus belles échappées de couleurs quand il crée la beauté autour d’un astre qui se lève et se couche sans que tu n’aies rien fait pour que cette magie advienne. Nourris-toi de ce qui ne coûte rien et de ce qui n’a pas de prix, nourris-toi de ce qui ne vaut rien, car c’est de ce rien que naît le plus précieux. De ce rien, tu embrasseras le tout, qui te donnera la richesse, la force, la santé, la joie, le plaisir, l’amour, la vérité qui n’est autre que la vie qui ne dit jamais son nom.
Author: Viko
Published at: 2025-07-08 12:30:52
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