La courbe du soutien à l’abolition s’élève à partir du milieu des années 1950 : de 19 % en 1956, elle passe à 58 % en 1969, à la faveur de la prospérité économique retrouvée et de la contestation croissante des valeurs autoritaires. C’est à partir du début des années 1970, notamment après l’affaire de Clairvaux, pour laquelle Claude Buffet et Roger Bontems sont guillotinés, après trois ans sans exécution capitale, que la peine de mort regagne des partisans : 53 % sont en sa faveur en 1972, 62 % en septembre 1981, à la veille du vote de la loi d’abolition. Comparer les sondages de 1981, alors que des exécutions étaient encore possibles, et ceux de 2025, alors que la peine de mort s’enfonce dans un passé de plus en plus lointain et que la probabilité d’un rétablissement apparaît illusoire, n’a cependant guère de sens.
Author: Nicolas Picard, Chercheur associé au centre d'histoire du XIXème siècle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Published at: 2025-10-08 14:33:45
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