Devant le tribunal correctionnel de Montpellier, qui le juge, lundi 28 avril, pour contestation de crimes contre l'humanité et provocation à la haine, Yann L., un quadragénaire aux cheveux argentés, jean gris et sweat à capuche, jure avec véhémence qu'il n'est rien de tout cela. À ses 57 000 abonnés sur TikTok, cet ancien directeur d'une école de jeux vidéo, aujourd'hui sans emploi, a pris l'habitude de disserter, face caméra, dans des courtes vidéos sur tout et n'importe quoi : la guerre en Ukraine, « l'Éducation nationale (qui) nous ment », les pensions alimentaires, Roselyne Bachelot… Sa forte audience apporte au chômeur, qui vit dans un village près de Montpellier, un petit complément de revenus : 300 euros par mois sur TikTok, un peu moins de 100 euros sur YouTube. Pour l'avocat Maxime Rosier, représentant de la Licra, partie civile, l'antisémitisme de Yann L. est « caractérisé » : c'est celui du Protocole des Sages de Sion [un célèbre faux antisémite] et de La France juive de Drumont : « les juifs sont partout, ils parasitent la société, ils sont derrière les institutions, et ils utilisent leur pouvoir au service de leur communauté.
Author: Henri Frasque
Published at: 2025-04-28 20:13:00
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