En 1956, à la demande de l’état-major de la 10ᵉ Région militaire (RM), le commandement des armes spéciales (CAS), dirigé par le général Charles Ailleret, réalise une étude visant à déterminer si les armes chimiques peuvent répondre à un certain nombre de problèmes tactiques rencontrés par l’armée française sur le terrain – notamment la difficulté à neutraliser les grottes et caches souterraines utilisées par les indépendantistes algériens. Contrairement aux sources d’information sur la répression s’appuyant sur des témoignages de victimes, des témoins des exactions, des avocats ou des fuites au niveau de l’administration, assurant la vérité des faits, s’agissant des actions militaires et des moyens utilisés par l’armée, les sources d’information étaient rares et difficiles à confirmer. « Nous préférons regarder la guerre de biais plutôt que de face, à tel point qu’avant de nous tromper sur la guerre, nous nous trompons sans doute sur notre propre société et sur nous-mêmes », rappelait l’historien et directeur d’études émérite de l’EHESS Stéphane Audoin-Rouzeau dans une allocution à l’Université de Bordeaux en 2023.
Author: Christophe Lafaye, Chercheur associé au laboratoire LIR3S de l'université de Bourgogne-Europe, Université de Rouen Normandie
Published at: 2025-04-09 14:48:44
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