Dans les secousses politiques et l’agitation des émeutes parisiennes sous le règne de Louis Philippe et lors de la révolution de 1848, Frédéric Moreau est pris de passion pour Marie Arnoux, mariée au pitoyable propriétaire de L’Art industriel, « établissement hybride, comprenant un journal de peinture et un magasin de tableaux ». L’ex-bagnard Jean Valjean, qui vole l’argenterie de monseigneur Myriel et quarante sous à un petit Savoyard, devient récidiviste, change d’identité, porte le seau d’eau de Cosette maltraitée par les ignobles Thénardier, devient maire et honorable notable mais se trahit aux yeux de l’obstiné policier Javert en soulevant une charrette et, plus tard, sauve Marius en passant par les égouts lors de l’insurrection parisienne de juin 1832. Débarrassant l’homme des clichés qui l’enveloppent encore et rendant toute son âpreté à son écriture, la toute nouvelle traduction des Journaux de l’écrivain pragois, parue en janvier dernier, est aussi l’occasion de vérifier la lucidité implacable, la « puissance presque illimitée d’auto-analyse » que diagnostiquait déjà en lui la grande critique Marthe Robert : « Kafka nous place vis-à-vis de son cas dans une situation analogue à celle du médecin psychanalyste qui découvrirait soudain dans le malade qu’il étudie un esprit, non seulement plus intelligent, mais incomparablement plus averti que lui-même des causes réelles de la maladie.
Author: Marine Landrot,
Published at: 2025-06-15 08:13:40
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