Au XIXe siècle, il fit appel à la France – déjà présente dans la région – pour se protéger contre le double expansionnisme qui le prenait en étau : l’expansionnisme thaï à l’ouest, qui occupait toujours la zone historique d’Angkor, et l’expansionnisme viet, venu du nord, à l’est (la ville vietnamienne de Saïgon était à l’origine une ville de pêcheurs khmers, mais fut ensuite conquise par les Vietnamiens). En 1907, la puissance coloniale française imposa à la Thaïlande un traité dessinant la frontière dans un sens favorable au Cambodge (et donc à la France) et défavorable à la Thaïlande. Comme l’évoque Malraux dans La Voie royale (1930), la première moitié du XXe siècle connut une rivalité stratégique entre la France et la Thaïlande pour le contrôle de l’hinterland moï (c’est-à-dire « sauvage »), une zone peuplée de minorités ethniques de chasseurs-cueilleurs.
Author: Jean-Loup Bonnamy
Published at: 2025-08-13 13:30:00
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