Cependant, le dernier recensement de 1976 atteste aux Bamiléké un poids économique loin d’être négligeable : 58 % des importateurs nationaux, 94 % des propriétaires de boutiques dans les grands centres urbains, 75 % des négociateurs de cacao et de café, 47 % des grossistes industriels, 80 % des patrons de la flotte de taxis, 50 % des commerçants informels, 75 % des hôteliers et 50 % des transporteurs routiers interurbains ». De fait, après avoir longtemps privilégié l’investissement à court terme et à rentabilité immédiate, débits de boissons et de tabac, hôtellerie, négoce des cultures d’exportation, commerces alimentaires et plus généralement la distribution, les entrepreneurs bamiléké se sont transformés en profondeur et ils ont amorcé un virage, dans les années 1980 et 1990, s’orientant de plus en plus vers des investissements lourds à long terme autrement plus lucratifs dans l’industrie, les services et la banque. Leurs adversaires les plus virulents, particulièrement nombreux au sein de l’ethnie du dictateur Paul BIYA, les accusant notamment de tirer profit de leur poids démographique et économique, et du contrôle de nombreux médias, pour tenter de s’emparer du pouvoir politique et d’asseoir de la sorte une mainmise totale sur le pays.
Author: Amedee Dimitri Touko Tom
Published at: 2025-08-30 14:05:14
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