Brillant théoricien américain des relations internationales, Joseph S. Nye, père du concept de soft power qu’il définissait comme « la capacité d’influencer les autres par l’attraction et la persuasion plutôt que par la coercition et l’achat », est mort mardi 6 mai, au moment où le président de son pays s’acharne à démolir précisément tout ce que les Etats-Unis ont assemblé de soft power depuis huit décennies. En maltraitant ses alliés et en organisant la chasse aux immigrés, il a détruit la légende installée par le président Ronald Reagan, celle de « la cité qui brille sur la colline » : l’idéal qui avait attiré les pèlerins vers les rivages de l’Amérique et servi de boussole au monde libre pendant la guerre froide. Issu comme Elon Musk du secteur de la technologie, il a choisi, depuis vingt-cinq ans, d’utiliser l’immense fortune générée par Microsoft pour s’inscrire dans la tradition philanthropique américaine à travers la Fondation Gates (partenaire du « Monde Afrique »), qui joue un rôle crucial dans le domaine de la santé publique en Afrique.
Author: Le Monde
Published at: 2025-05-10 09:00:16
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