John le Carré, l’espion qui aimait les lettres

John le Carré, l’espion qui aimait les lettres


«J'ai décidé de cultiver ce regard intense et tourmenté et de me mettre à écrire des lettres aussi brillantes que décousues à l'intention de mes futurs biographes », déclare, à l'aube des années 1960, un jeune écrivain dont le troisième livre allait révolutionner le roman d'espionnage. Qu'elles soient signées « David Cornwell » (son vrai nom) ou « John le Carré », ses lettres témoignent d'une égale et délicieuse intransigeance à l'égard de la vie politique et culturelle de son pays, des années de la guerre froide au Brexit, « suicide économique monté de toutes pièces par des charlatans », dont il avait « terriblement honte ». Un équilibre que l'écrivain, abandonné à l'âge de 5 ans par sa mère, avait construit « à grand-peine », et sur lequel plane l'ombre de son père, escroc de haute volée ayant inspiré certains personnages d'Un amant naïf et sentimental, de Single & Single ou d'Un pur espion.

Author: Laetitia Favro


Published at: 2025-11-16 08:55:00

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