Interview. Au nom de tous les siens, Véronique Mougin honore les Justes de la Drôme qui ont aidé sa grand-mère à survivre pendant la Seconde Guerre mondiale

Dans un roman très autobiographique, "À propos d'un village oublié", sa petite-fille reconstitue un à un les maillons d'une chaîne de solidarité qui lui a permis d'échapper à la déportation, de vivre libre et d'avoir une descendance. Dans une période sombre, de montée de l'antisémitisme, de catastrophe politique et écologique, j'ai d'abord eu envie de me baigner dans cette histoire de fraternité et d'entraide. Pour ma grand-mère, outre les fermiers qui l'ont cachée, il y a la personne qui lui a fabriqué de faux papiers, une autre qui lui a donné des cartes d'alimentation, un laitier qui l'a emmenée à la maternité, le maire, etc. Sur les 38 personnes qui forment les 38 chapitres de mon livre, il n'y a qu'un couple de boulangers, qui a reçu la médaille de '"Juste parmi les nations".