Or, que ce soit implicitement ou explicitement, la masculinité est présentée et perçue comme supérieure à la féminité, en termes de rationalité (les hommes seraient plus rationnels que les femmes, jugées trop émotives), de capacité d’action et de création (les femmes sont plus passives, dit-on), d’autonomie (les femmes seraient plus dépendantes), de force, d’agressivité et de violence (les femmes seraient plus douces, pacifiques, bienveillantes). : Comme je l’explique dans La crise de la masculinité, c’est un discours qu’on entend depuis au moins l’Antiquité romaine en Europe, et aujourd’hui partout sur la planète, et qui laisse entendre que les hommes vont très mal à cause des femmes qui prendraient trop de place, qui prendraient « notre » place d’homme, et à cause des féministes qui nous critiqueraient méchamment… L’homme serait une victime des femmes, et la solution serait de revaloriser une masculinité conventionnelle, qui aurait été malmenée par la féminisation de la société. L’historienne Eve-Marie Lampron a bien montré (dans son chapitre du livre Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféminisme démasqué, 2015) que des discours masculinistes s’exprimaient dans tous les camps politiques pendant la Révolution française, les Républicains accusant le roi Louis XVI d’être efféminé et sous la domination de la reine Marie-Antoinette, les Monarchistes accusant les Républicains de permettre à « leurs » femmes de défiler dans les rues en pantalons et avec des têtes plantées au bout de piques.
Author: Francesca Barca
Published at: 2025-07-12 04:05:00
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