L’obsession protectionniste du nouveau président américain s’est rapidement traduite, début février 2025, par l’imposition de droits de douane (le plus beau mot du dictionnaire, selon lui) de 25 % sur l’automobile, l’acier et l’aluminium de ses deux grands voisins, le Mexique et le Canada, au mépris de leur accord de libre-échange, puis le 2 avril, décrété « Jour de la libération », par des droits de douane dits réciproques, sur quasiment toutes les importations. En fait, selon le fameux Big Mac Index, un indicateur de la valeur des devises, créé par l’hebdomadaire britannique The Economist sur la base de la théorie de la parité de pouvoir d’achat (PPA), si le yuan est aujourd’hui sous-coté de 39 %, le yen de 46 % et le dollar de Taïwan de 56 %, l’euro est à parité, le franc suisse restant la devise la plus surévaluée d’environ 38 %, ce qui n’empêche d’ailleurs pas la Confédération helvétique d’afficher un insolent excédent commercial. À quelque chose malheur est bon, et une des conséquences les plus manifestes de la politique de Trump est le renforcement de l’euro, la deuxième grande monnaie de réserve mondiale, mais encore loin du dollar (20 % des réserves contre 60 %), d’autant que l’Union européenne a déjà connu un premier moment hamiltonien symbolique, en 2020, en créant une dette commune de 750 milliards pour financer la crise du Covid.
Author: Éric Pichet, Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School
Published at: 2025-04-23 14:24:14
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