Avec l'appui de Marie-Ange Luciani (la productrice d'Anatomie d'une chute), Laurent Cantet peaufine le scénario, valide les repérages, et le choix des comédiens : Élodie Bouchez dans le rôle de la mère d'Enzo, Eloy Pohu, un total inconnu déniché par sa fille directrice de casting, Marie Cantet, pour le rôle principal, et Maksym Slivinskyi, en jeune homme ukrainien dont la rencontre bouleverse la vie du protagoniste. On peine du reste à trouver une comparaison dans l'histoire du cinéma : il existe bien sûr des films commencés par des cinéastes et terminés par d'autres (Autant en emporte le vent – sur lequel défilent Sam Wood, Victor Fleming et George Cukor – est le plus célèbre), des films inachevés (L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot) ou encore un cas très particulier, le dernier film de Michelangelo Antonioni, Par-delà les nuages (1995) coréalisé avec Wim Wenders car le grand Italien est alors aphasique depuis un AVC… Mais Enzo est différent : il s'agit d'un film d'osmose entre deux amis, d'une œuvre commune qui prend une place singulière dans l'œuvre de chacun. À rebours de l'obsession de l'époque – celle du transfuge de classe, sujet jadis traité par Laurent Cantet dans Ressources humaines –, Enzo fait le portrait d'un jeune homme qui cherche à échapper au confort de son milieu d'origine et à se réinventer dans une autre classe sociale.
Author: Florence Colombani
Published at: 2025-05-14 17:00:00
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