Énergie : autopsie d’un naufrage parlementaire

Énergie : autopsie d’un naufrage parlementaire


En effet, la PPE que mijotait l'exécutif depuis des mois, sorte de « en même temps » politiquement ourlé, prévoyait un tel développement de nouvelles capacités renouvelables que les experts s'en étaient inquiétés, doutant que la France puisse réellement, d'ici à 2035, multiplier par six sa puissance photovoltaïque (de 16 à 75-100 GW), et par douze l'éolien en mer (jusqu'à 18 GW), tout en lançant la construction de six nouveaux EPR2, au moment même où l'électrification du pays patine… Dans un avis cinglant, l'Académie des sciences avait tiré la sonnette d'alarme, pointant les « surcapacités » générées par ce déploiement, pour un coût « colossal », et mal évalué. Sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l'énergie – une mesure impossible à appliquer sans sortir de l'Union européenne ; retour d'EDF au statut d'établissement public ; réouverture de la centrale de Fessenheim – aujourd'hui en phase de démantèlement avancé, sans retour en arrière possible ; suppression pure et simple des objectifs de développement des biocarburants, sans aucune alternative proposée pour décarboner les transports… « Entre les trois quarts et 90 % des députés de la majorité n'ont pas assisté aux débats, et la plupart des présents n'y comprenaient rien », tance Alexis Quentin, qui en a suivi l'intégralité pour la CFE-énergie. À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Et qui s'inquiète qu'aucun des problèmes que posait initialement la PPE, comme la proposition de loi Gremillet, n'ait finalement été réglé : « Pas de vision systémique, sous-estimation des besoins en infrastructures de réseaux, pas de réflexion sur les risques d'une flexibilisation excessive du système électrique due aux énergies renouvelables, aucune évaluation économique… »

Author: Géraldine Woessner


Published at: 2025-06-24 15:43:00

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