En votant la revalorisation de la carrière du “capitaine”, l’Assemblée nationale répare l’ultime injustice faite à Dreyfus

En votant la revalorisation de la carrière du “capitaine”, l’Assemblée nationale répare l’ultime injustice faite à Dreyfus


Votée à l’unanimité des députés présents (environ un tiers de l’Hémicycle), cette proposition de loi plonge dans le passé le plus lointain — plus de cent vingt ans — pour réparer l’ultime injustice dont a été victime Dreyfus : l’absence de reconstitution de carrière à laquelle il pouvait absolument prétendre, compte tenu de ses états de service. Comme je l’ai dit clairement lorsque j’ai été auditionné, il existe en effet deux thèses pour expliquer cette décision : celle du commandant Targe, qui a confié à Dreyfus que tout le monde pensait qu’il n’allait pas rester dans l’armée et qu’il était donc plus important de lui remettre la Légion d’honneur ; et celle d’un possible acharnement de Clemenceau, alors ministre de l’Intérieur. Le transfert de ses cendres au Panthéon permettrait de prendre en compte tout ce que l’homme Dreyfus a été après 1907, et que nous connaissons mieux grâce aux nombreux travaux de recherche réalisés sur lui — mentionnons par exemple la publication, il y a quelques mois, de ses œuvres complètes, qui rappelle que le capitaine Dreyfus a aussi été un grand écrivain, et que c’est aussi par la culture qu’il a résisté.

Author: Propos recueillis par Olivier Pascal-Moussellard


Published at: 2025-06-03 11:30:21

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