S’ils sont reconnaissables, les soldats rescapés n’en sont pas moins méconnaissables : « Tout s’éclaire à présent : le passeport, le nom de l’autre (…), visage et nom sont indissociables, et c’est moi l’autre, à présent, et c’est à moi de vivre sa mort jusqu’au bout, sa vie, alors qu’il gît là-bas, sous terre, dans la boue (…), je suis pourtant moi-même et c’est bien moi qui m’observe, moi qui suis l’autre mais aussi moi-même… » Jalousie extrême, sentiment de persécution, crises de violence transposent la guerre sur le terrain privé, comme autant de manifestations de la grande perturbation d’un choc post-traumatique : « Je sors d’une cave sombre et je vois la lumière pour la première fois (…), et c’est si effroyable, le monde, les choses, soi-même, soi-même encore plus que le reste. Roman de la dualité, de la division, de l’étrangeté à soi-même… Peter Flamm est le pseudonyme d’Erich Mosse, né à Berlin en 1891.
Author: Xavier Lapeyroux
Published at: 2025-10-07 16:18:06
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