La tournée d’Emmanuel Macron en Asie du Sud-Est, au cours de laquelle il a notamment prononcé le discours inaugural de l’édition annuelle du Dialogue de Shangri-La, a été l’occasion pour Paris d’avancer ses pions dans une région dont l’importance stratégique ne cesse de croître, et où la France cherche à incarner une troisième voie susceptible de séduire les pays désireux d’échapper, au moins partiellement, aux influences de la Chine et des États-Unis. À l’heure où la relation Pékin-Washington se dégrade et où les deux superpuissances n’hésitent pas à recourir à des actions coercitives unilatérales – qu’il s’agisse des tarifs douaniers imposés par Washington ou de l’irrédentisme de Pékin en mer de Chine – Paris cherche à s’affirmer comme un acteur à la fois crédible, légitime et inclusif dans la zone. Les deux organisations collaborent déjà activement et ont signé un partenariat stratégique en 2020, mais pour la première fois, le président a évoqué l’idée d’un rapprochement entre l’UE et le CPTPP, un accord de libre-échange réunissant 12 pays de la région, ouvrant la voie à une réflexion sur une intégration économique plus large entre Europe et Indo-Pacifique.
Author: Paco Milhiet, Visiting fellow au sein de la Rajaratnam School of International Studies ( NTU-Singapour), chercheur associé à l'Institut catholique de Paris, Institut catholique de Paris (ICP)
Published at: 2025-06-08 11:42:47
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