Une des candidates du Sanseitô, Saya, chanteuse de jazz connue, arrivée en deuxième position dans la circonscription de Tokyo et donc élue avec 670 000 votes, déclarait sur internet que les armes nucléaires seraient pour le Japon le moyen le moins onéreux de se défendre, n’hésitant ainsi pas à surfer sur une génération pour qui l’atomisation de Hiroshima et Nagasaki s’éloigne en même temps peut-être que la fameuse allergie nucléaire qui loi était liée, moins tabou face aux enjeux géopolitiques de la région et à une Amérique plus isolationniste et en tout cas perçue comme moins sécurisante. Mais de manière plus pragmatique, la hausse des prix et particulièrement de celle du riz mais également d’autres denrées, les loyers impayables dans les grandes villes comme Tokyo, Osaka, Nagoya etc. alors qu’au même moment les maisons abandonnées à la campagne et même en ville croissent de manière exponentielle –, la frilosité des banques qui ne prêtent plus, tout cela donne aux couches populaires le sentiment de déclassement, elle qui ne voit plus les salaires vraiment augmenter et au lieu et en place d’un travail à vie promis à leurs grands-parents et encore à leurs parents, se retrouvent coincés dans la nacelle des CDD dont ils ne savent comment s’en sortir. Si tous les partis ont focalisé leurs discours sur les migrants illégaux et légaux, sur la criminalité liée à ces mêmes migrants alors qu’ils ne représentent que 3 % de la population de l’archipel et que leur taux de criminalité est inférieur à la moyenne nationale, c’est bien que la pauvreté de la réflexion politique ne leur proposait aucune vision d’avenir et Sanseitô d’en profiter, de surfer sur la vague.
Author: Christian Kessler
Published at: 2025-08-04 09:00:00
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