Tout ce qui concerne la prison du film – le bâtiment, son allure générale, son fonctionnement, ses matons qui observent les détenus comme dans une sorte de zoo humain – a d'ailleurs été inspiré au cinéaste par la visite d'une prison russe il y a moins de dix ans, à l'époque où il préparait son film Une femme douce (2017). « Le directeur de la prison semblait échappé d'un livre de Gogol, se souvient Sergueï Loznitsa, avec son gros trousseau de clés qu'il faisait tinter et son espèce de gourmandise quand il nous disait de regarder par l'œilleton. Plus largement, la Russie stalinienne et celle d'aujourd'hui partagent un rapport orwellien au langage, une façon totalement arbitraire de désigner ses ennemis et une croyance entêtée dans ce que le réalisateur appelle « la tranquillité ou l'illusion de tranquillité que donne le fait d'avoir un autocrate à la tête du pays ».
Author: Florence Colombani
Published at: 2025-11-06 15:30:00
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