Mais les sabotages de réputation, à l’heure de la manipulation numérique par les spécialistes de la déstabilisation, sont plus faciles qu’avant, d’autant que, ces dernières décennies, les scandales – financiers, politiques, sexuels – se sont succédé, désacralisant les fonctions et les ordonnancements, faisant chuter le nombre de déclarants fiscaux dans les pays où la dîme est toujours étatisée, comme l’Allemagne, et surtout faisant disparaître les pratiquants, parfois de manière drastique. Dans ce contexte incertain, que Donald Trump fasse encore le clown en postant une photo où il apparaît en tenue de pape, qu’il raconte que le cardinal Dolan de New York serait le meilleur candidat de tous les temps, que le ministre français des affaires étrangères évoque l’archevêque de Marseille le cardinal Aveline et que les Marseillais de France se mobilisent en faveur de ce dernier tiendrait presque de l’anecdotique. Cent trente-trois votants, dont 108 nommés cardinaux par le pape François (2013-2025), dont certains sont issus de « nouvelles chrétientés » des périphéries, de pays jamais représentés, de pays en guerre, de pays où les catholiques sont minoritaires et de pays en situation de grande pauvreté : le collège de ce conclave est le plus universel, le plus multiracial et le plus polyglotte de tous les temps.
Author: Blandine Chelini-Pont, Professeur des Universités en histoire contemporaine et relations internationales, Aix-Marseille Université (AMU)
Published at: 2025-05-07 14:31:12
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