Cette lecture écologique du marxisme trouve des échos chez le philosophe André Gorz, un “précurseur” selon Löwy, pour qui l’écologie n’a de sens que si elle relie la destruction de la Terre à celle des rapports sociaux de production : « l’écologie n’a toute sa charge critique et éthique qui si les dévastations de la Terre, la destruction des bases naturelles de la vie sont comprises comme les conséquences d’un mode de production et que ce mode de production exige la maximisation des rendements et recourt à des technologies qui violent les équilibres biologiques ». S’il ne faut pas se bercer d’illusions sur un hypothétique « capitalisme propre », il est néanmoins nécessaire de gagner du temps et d’imposer des mesures élémentaires : un moratoire sur les OGM, une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre, une régulation stricte de la pêche industrielle et des pesticides, une taxe sur les véhicules polluants, le développement massif du transport ferroviaire, le remplacement progressif des camions par les trains. Löwy met en évidence la nécessité d’un écosocialisme, articulant la prise démocratique de la production, afin de répondre aux besoins sociaux réels plutôt qu’aux logiques de marché, la planification écologique et démocratique, aux niveaux local, national et international, la réorganisation des modes de vie et des transports, la réduction du temps de travail, la mobilisation des luttes sociales et écologiques, à travers des projets concrets et des victoires partielles, tout en construisant un horizon radicalement alternatif.
Author: Frustration
Published at: 2025-11-13 16:46:24
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