Le gouvernement danois préféra rencontrer autrement les préoccupations de la Maison-Blanche en matière de sécurité, alors que la guerre froide s'esquissait et que le Groenland, fatidiquement placé à mi-chemin entre l'Amérique et l'Union soviétique par la route du Pôle, faisait figure de pièce maîtresse dans le dispositif de défense occidental. Le Danemark fut, certes, l'un des douze membres fondateurs de l'Otan – c'est le même Gustav Rasmussen qui signa le traité de l'Atlantique-Nord, le 4 avril 1949, à Washington – et le Groenland était ainsi inclus de facto dans un système de défense intégré. Hormis les procès intentés plus tard par les ouvriers contaminés en nettoyant le site du crash, et le scandale politique provoqué à Copenhague par la découverte que le Danemark avait sciemment autorisé la présence d'armes atomiques au Groenland en dépit de sa politique antinucléaire, l'île resta à l'écart des fureurs médiatiques pour s'en tenir au rôle que le magazine "Time" lui avait un jour assigné : être "le plus grand porte-avions stationnaire au monde".
Author: Philippe Paquet
Published at: 2025-04-05 19:06:47
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