Pour Enoh Meyomesse, à la page 63 de son essai intitulé Le carnet politique de Ruben Um Nyobe 1952-1958, Editions du Kamerun) " A vrai dire, au regard de toutes les initiatives prises par deux hauts-commissaires de la République française au Cameroun, Roland Pré, qui avait organisé les massacres du mois de mai 1955 et obtenu l'interdiction de l'Upc le 13 juillet 1955, et Pierre Messmer, il est bien difficile d'indexer la France comme puissance ayant délibérément voulu l'assassinat de Ruben Um Nyobé. Petit homme modeste, ascétique et d’une étonnante rigueur intellectuelle et morale, il dénonce infatigablement le sort misérable réservé aux « indigènes », les manœuvres des milieux colonialistes, ainsi que la bassesse et la corruption de ceux de ses compatriotes qui préfèrent faire le jeu de l’adversaire plutôt que de s’engager dans la lutte pour la souveraineté nationale et la justice sociale. Pour la Fondation Moumié dans ses notes parues sur son site Internet (6), Il est significatif de voir que, 67 ans après sa mort, l'Etat post-colonial camerounais peine, non seulement à rendre hommage à ce héros et martyr de la lutte contre les dominations coloniales, mais qu'il refuse même tout simplement de laisser évoquer son nom et ceux de ses compagnons de lutte dans l'espace et la mémoire collective.
Author: Hugues SEUMO
Published at: 2025-09-13 09:10:29
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