Badinter et le combat inachevé contre le négationnisme

Badinter et le combat inachevé contre le négationnisme


À travers la suppression du délit d'homosexualité ou la réforme des procédures collectives – que nous devons aussi à Robert Badinter – perçait encore et toujours la défense de la dignité humaine, qu'il s'agisse pour chacun du libre choix de ses orientations sexuelles ou du sort du dirigeant d'entreprise failli et de celui de ses salariés. Il n'était, certes, pas le seul à porter ces valeurs et ces combats, tant dans le monde judiciaire que politique, mais, par sa culture et sa rectitude naturelle, nourries de son histoire personnelle, il sut mieux que quiconque incarner l'idée d'une justice qui ne pouvait se compromettre dans la vengeance, pour ne garder que le cap de la réparation de la victime, de la société, comme de celle du coupable dont la peine doit conduire à la réinsertion. Le Conseil constitutionnel, dont il fut le président, censurera par deux fois les tentatives d'élargir la loi Gayssot, pour finalement circonscrire, dans une incohérence juridique et morale, le délit de négationnisme au génocide des Juifs et Tsiganes durant la Seconde Guerre mondiale, au massacre des Bosniaques de Srebrenica et au génocide des Tutsis au Rwanda, mais en excluant l'extermination des Arméniens de l'Empire ottoman.

Author: Le Point.fr


Published at: 2025-10-13 14:01:00

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