Autorité : comment ils l'ont tuée

Autorité : comment ils l'ont tuée


Il n’est pas un jour sans qu’un politicien ne vienne ressasser la disparition de l’autorité que ce soit à propos d’incidents avec la police ou de la commission de délit, que ce soit à propos de désordres en milieu scolaire ou universitaire, ou qu’il s’agisse de violences contre les personnels soignants… Arrêtons là une liste qui est trop longue pour être développée avec pertinence et intérêt ; elle peut être imagée par : pour les politiciens il n’y a pas de problème sociétal qui ne puisse être réglé par un retour de l’autorité. Or dans la pratique des politiciens ce qu’ils appellent autorité exprimée par l’exercice de leur pouvoir se traduit en termes d’obéissance dans un rapport de domination[11] donc de soumission : les citoyens doivent se soumettre, il n’y a pas de place pour le dialogue, pour l'échange, et la reconnaissance mutuelle ; la société notamment le champ politique vit dans une sphère de pensée, d’un groupe à l’autre, monolithique et figée comme une sorte d’idéologie hiératique… D’un tel système Hannah Arendt disait, elle parlait de l’organisation totalitaire, qu’il cherche à établir une société dont les membres agissent et réagissent conformément aux règles d’un monde fictif, dans le sens où ce monde se limite à la sphère de pensée et de vouloir des détenteurs du pouvoir, laissant de côté le reste de la société. » L’État ne serait-il pas devenu une forteresse vide du fait de ce processus d’individualisation qui empreint aussi les politiciens et qui cherchent à développer leur ego dans une sorte de jouissance qui bannit l’Autre de sa sphère de réflexion voire de pensée comme si la société était constituée depuis toujours et pour toujours, mais comme l’écrivait Maurice Merleau-Ponty à propos du monde, la société n’est pas constituée, elle est instituée et c’est le politique, donc le travail du politicien, qui l’institue.

Author: LATOUILLE


Published at: 2025-06-14 16:18:59

Still want to read the full version? Full article