L’évolution récente des politiques américaines aggrave cette dépendance : les nouvelles mesures commerciales de l’administration Trump – notamment l’instauration de droits de douane universels et l’élargissement des sanctions extraterritoriales – ont encore renforcé la position centrale du dollar, en incitant les entreprises à sécuriser leurs transactions en devise américaine pour éviter les restrictions, mettant davantage sous pression les systèmes bancaires européens déjà engagés dans le financement en dollars. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la place du dollar : sa domination dans les réserves de change des banques centrales, la dollarisation du commerce mondial, des marchés de capitaux et des systèmes de paiements internationaux donnent aux États-Unis une capacité d’influence disproportionnée. Sur le plan monétaire, Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a souligné en 2021 que l’une des « faiblesses » de l’UE était sa dépendance au dollar, qui ne lui permettait pas d’avoir une « autonomie stratégique ».
Author: Dalia Ibrahim, Economiste, IÉSEG School of Management, Audrey Allegret, Maître de conférences, Université de Toulon, Jean-Pierre Allegret, Professeur des universités, Macroéconomie internationale, Université Côte d’Azur
Published at: 2025-05-26 14:52:03
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