Au musée du quai Branly, une contre-enquête sur la mission Dakar-Djibouti

Au musée du quai Branly, une contre-enquête sur la mission Dakar-Djibouti


Sur le terrain, les relations culturelles et humaines demeurent pour autant marquées par le système colonial, comme le montre le parcours, qui multiplie les points de vue, de cette exposition souhaitée dès 2020 par Emmanuel Kasarhérou, président du musée, et par son homologue d'alors, Hamady Bocoum, à la tête du musée des Civilisations noires de Dakar (Sénégal). Si elle ne donne pas toutes les réponses, cette partie contemporaine de l'exposition, riche de vidéos, est passionnante en ce qu'elle révèle des pratiques fort variées selon les contextes, au Bénin, au Cameroun, au Sénégal, en Éthiopie, au Mali bien entendu, ce pays représentant à lui seul plus de la moitié de la collection issue de la mission. Dans ce travail d'intelligence collective, souligné par l'ensemble des chercheurs, notamment africains, qui ont pu avoir accès à l'inventaire des objets de leur pays d'origine, la méthode employée, dite de « lecture attentive », a porté ses fruits : à huis clos, différents regards sont posés sur un objet : de celui d'un expert français à celui d'un représentant des forgerons maliens de Montreuil, en passant par celui de la responsable de l'unité patrimoniale Photographie du musée qui révèle – et l'on en revient au Boli – que, pendant soixante-dix ans, la photothèque du musée de l'Homme a fait circuler un positif de la photo de la mission où les deux chefs de culte opposés à l'enlèvement de leur fétiche ont été gommés du négatif, aujourd'hui exposé…

Author: Valérie Marin La Meslée


Published at: 2025-06-15 08:30:00

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