André Perrin : "Le wokisme constitue une trahison du progressisme des origines"

André Perrin : "Le wokisme constitue une trahison du progressisme des origines"


Cependant, à partir de cette exigence on ne peut plus légitime, s’est peu à peu développée une idéologie inquisitoriale, intolérante et outrancière qui s’emploie à débusquer le racisme, le sexisme, l’ethnocentrisme, l’homophobie ou la transphobie dans la moindre parole, dans les comportements les plus anodins et dans toutes les productions culturelles : notre société serait rongée par un racisme « systémique » (sauf dans le cas de l’antisémitisme qui serait, lui, « résiduel »), on y entretiendrait une « culture du viol » sur la base d’une « masculinité toxique » puisqu’« un homme sur deux ou trois est un agresseur », de sorte que tous les hommes devraient avoir honte et « sont coupables de ne pas avoir honte ». Il faut donc « décoloniser » la science, contester son universalité, dénoncer avec Ann Scales la « tyrannie de l’objectivité » en se fondant sur une épistémologie des « points de vue » et des « savoirs situés » au regard de laquelle il importe moins pour une connaissance d’être vraie que d’épouser le « point de vue des dominé·es ». Il faudrait plutôt parler de néoprogressisme car, sous la forme nouvelle du wokisme, il constitue une trahison du progressisme des origines, héritier de la philosophie des Lumières de de la Révolution française, qui croyait à l’universalité des droits de l’homme, au pouvoir émancipateur du savoir, à l’objectivité de la science, qui luttait pour la laïcité et contre l’antisémitisme.

Author: Kévin Boucaud-Victoire


Published at: 2025-09-30 12:30:00

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