Elle refuse de choisir entre les blocs rivaux, préférant signer des contrats tous azimuts et multiplier les investissements – une manière de garder de bonnes relations aussi bien avec l’Arabie saoudite qu’avec l’Iran, avec Israël qu’avec la Palestine, avec l’Égypte qu’avec le Qatar, sans provoquer de ruptures diplomatiques majeures. La stabilité des corridors de la BRI : les principaux tracés des nouvelles Routes de la soie (Belt and Road Initiative, BRI), terrestres (par l’Iran, le Pakistan, l’Asie centrale) ou maritimes (par la mer Rouge et le canal de Suez), traversent des zones potentiellement touchées par le conflit. Au‑delà de la gestion immédiate des tensions, le face‑à‑face Iran–Israël pose à Pékin une question plus fondamentale : la Chine est‑elle prête à endosser le rôle d’une puissance normative – capable de proposer une architecture de sécurité, de trancher dans les crises asymétriques, et de réguler l’ordre international – ou préfère‑t‑elle demeurer une « puissance d’infrastructure » dont l’influence repose surtout sur le commerce et l’investissement, sans véritable socle politique ?
Author: Nadine Loutfi, Sciences politiques, Université Libre de Bruxelles (ULB)
Published at: 2025-07-23 15:09:51
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