Le romancier est trop dur avec ce texte de jeunesse superbement écrit et empreint des souvenirs de sa propre mère, native de Nagasaki et survivante du bombardement du 9 août 1945… Mais il a eu raison de faire confiance à Kei Ishikawa, cinéaste de 48 ans, pour le porter à l'écran. Le film tresse (comme le roman originel) les strates temporelles, allant et venant entre le début des années 1980 – où, en Angleterre, Niki (Camilla Aiko) tente de comprendre la vie de sa mère, Etsuko (Yoh Yoshida) – et les souvenirs évoqués par cette dernière (jouée plus jeune par la merveilleuse Suzu Hirose, vue dans les films de Kore-eda), façonnés par leur cadre : Nagasaki, cité traumatisée, au début des années 1950. « Il y a une mémoire spécifique de ce qui s'est passé au Japon, de l'horreur de la bombe et, en même temps, quelque chose d'universel : le traumatisme, comment on s'en arrange, comment on vit avec, tout cela fait partie de l'expérience humaine et le film évoque ces questions avec force », souligne Kazuo Ishiguro.
Author: Florence Colombani
Published at: 2025-10-14 12:00:00
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