« A Los Angeles, la confrontation entre deux Amérique est une fable du pouvoir »

« A Los Angeles, la confrontation entre deux Amérique est une fable du pouvoir »


Des chars dans les rues de Los Angeles, des couvre-feux, des hommes surarmés sur les campus et dans les rues de Californie, les fumigènes, les sirènes, les citoyens plaqués au sol, aveuglés et raflés par centaines… Ce scénario d’une guerre civile opposant le pouvoir conservateur, réclamant la restauration de la loi et de l’ordre, face à une Californie subversive a jalonné la seconde partie du XXe siècle : Ronald Reagan, alors gouverneur de l’Etat, a envoyé la garde nationale pour écraser les révoltes de Berkeley en 1969 et n’a cessé de dénoncer les communistes et les « beatniks » décadents de Californie. Rejouant ce scénario de manière parodique, Donald Trump a envoyé la garde nationale, en ciblant les protestataires solidaires des immigrés sans papiers, sans que ceux-ci n’aient provoqué la moindre émeute ni surtout que le gouverneur de l’Etat n’en ait fait la requête. Mais l’occasion était trop belle : que des habitants de Californie à la peau bistre et à l’accent espagnol s’opposent aux rafles arbitraires de l’agence fédérale de l’immigration, et la mise au pas de la Californie « marxiste » et de ses « racailles » pouvait être activée.

Author: Sylvie Laurent


Published at: 2025-06-10 13:45:07

Still want to read the full version? Full article